Corona virus

 Le Cinema Numérique Ambulant Face Au Corona Virus et le festival des identités culturelles 2020

 Dans cette Newsletter, nous aborderons deux sujets à savoir la situation que vivent quelques Cinémas Numériques face à cette pandémie du Covid 19 et du Festival   des identités culturelles qui est prévu dans le mois de novembre.

 Depuis l’avènement du Corona Virus, les activités au sein des différents

sont au ralenti. Nous vous en parlons avec la présidente du Cinéma Numérique   Ambulant du Mali, Madame Kadidja SIDIBE, celle du Cameroun Stéphanie DONGMO et le Président du CNA du Burkina.

 Suivons leurs interviews. 

Interview de la Présidente du CNA Mali

Présentation de votre structure et quelles sont les différentes activités que vous menez en ce moment?

Le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) est un réseau international constitué d’associations à but non lucratif.

Le CNA Mali fait partie du CNA Afrique, un réseau d’associations présent dans 10 pays (Bénin, Burkina Faso, Mali,  Niger,  Sénégal,  Cameroun, Côte d’Ivoire,  Togo, Centrafrique et France), dont le siège est situé à Ouagadougou. Attaché au respect du droit d’auteur, le CNA Afrique œuvre pour la diffusion des  cinémas africains et européens (sous-titrés) en liant Culture et Développement.

Implanté au Mali depuis 2004 avec la subvention de L’Union Européenne(UE), le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) est une association culturelle  qui diffuse des films auprès des populations, indépendamment du statut social des bénéficiaires, en milieu rural comme urbain (villes et villages, dans les places publiques ou campus universitaires, etc.). Il a pour devise

« LE CINEMA POUR TOUS, LE CINEMA PARTOUT. »

Quelle est l’influence de la Covid-19 sur vos activités ?

 Nos activités sont aux arrêts depuis l’avènement de la COVID-19 dans notre pays (mois de mars).  Les rassemblements de plus de 50 personnes sont formellement interdits.  Par conséquent,  tous nos projets sont soit suspendus ou carrément annulés.

Nous sommes contraint de limiter nos dépenses aux indispensables.  Dans les jours à venir,  si les mesures ne sont pas adoucies en fonction de l’évolution de la situation,  une mise à chômage technique de la moitié du personnel est envisagée.  L’information dans sens leur est même donnée à temps.                 

Comment travaillez-vous maintenant avec la crise sanitaire ?

Il n’y a pratiquement pas de travail en ce moment.  Nous avions eu à faire des propositions auprès de nos différents partenaires mais en raison des mesures adoptées par les autorités,  aucune réponse favorable pour l’instant. Nous avons essayé d’innover mais les retours des bailleurs sont timides pour ne pas dire inexistant.

Quelles sont vos propositions pour remédier à la situation et mieux travailler dans ce contexte ?

 Nous avons soumis entre autres des scénarii aux fins de réalisation de courts métrages de sensibilisation sur le Covid.  Les échanges sont en cours mais nous attendons toujours du concret. Pour ce qui est des projections aussi,  les suites tardent à venir.

Nous continuons tout de même à échanger pour des recherches de Solutions afin que les projets communs puissent être mis en œuvre mais rien ne semble venir.

Kadidja SIDIBE Présidente du CNA Mali

Interview de la Présidente du CNA Cameroun

Présentation de votre structure et quelles sont les différentes activités que vous menez en ce moment ?

Créé en janvier 2012, le CNA Cameroun a son siège à Yaoundé. Il organise en moyenne 150 projections par an à destination des publics qui n’ont pas habituellement accès aux arts et à la culture.

Depuis septembre 2019, le CNA mène le projet « Ciné-débat pour la paix » dans les régions les plus affectées par la crise anglophone au Cameroun, notamment le Nord-Ouest, Sud-Ouest, Ouest, Littoral et Centre, avec le soutien de Culture at Work et le co-financement de l’Union Européenne. La première phase de ce projet a consisté en la réalisation des micros-trottoirs dans lesquels les populations des cinq régions du projet donnent leur avis sur cette crise qui dure depuis trois ans, et parlent de la manière dont leurs vies continuent à être affectées. Ces micros-trottoirs ont ensuite été diffusés dans une quarantaine de localités des régions cibles, et déclenché des débats sur la diversité culturelle, le vivre-ensemble et la paix.

La seconde phase que nous lançons ce mois-ci va consister en l’organisation de trois conférences sur la paix. La première se tient à Yaoundé le 29 juillet, la seconde à Douala et la troisième à Dschang en août. Des professionnels de la culture, des chefs des communautés, des responsables d’organisations travaillant sur le terrain, leaders religieux… vont réfléchir aux solutions de sortie de crise et à la construction de la paix, au-delà des clivages.

Le second projet sur lequel nous travaillons est une campagne de sensibilisation à la santé sexuelle et reproductive dans le département du Noun, à l’Ouest du Cameroun, en partenariat avec l’ONG Médecins du monde Suisse. Ce projet a été interrompu du fait de la Covid-19, mais nous travaillons pour la relancer en août.

Quelle est l’influence de la Covid-19 sur vos activités ?

La Covid 19 nous a obligés à interrompre toutes nos activités. Les délais ne pourront plus être respectés, nous sommes obligés d’avoir recours à des avenants. Pendant trois longs mois, nous n’avons pas pu travailler et notre équipe de projection s’est retrouvée désœuvrée.                    

Comment travaillez-vous maintenant avec la crise sanitaire ?

Nous prévoyons d’organiser des projections à partir du mois d’aout dans des salles, avec un maximum de 50 participants pour respecter les mesures prônées par le gouvernement camerounais. Nous allons respecter la distanciation sociale en installant les spectateurs à 1 m au moins les uns des autres, exiger le port du masque pour participer à l’activité et veiller à ce que tout le monde se lave les mains à l’entrée de la salle. Nous allons d’ailleurs intégrer dans nos activités, la sensibilisation à Covid 19.

Quelles sont vos propositions pour remédier à la situation et mieux travailler dans ce contexte ?

Le numérique, les réseaux sociaux se sont révélé être un puissant outil de communication, de maintien du lien social pendant cette période. Il faudrait en tenir compte dans nos projets à venir.

Stéphanie Dongmo Présidente du CNA Cameroun

Interview du Président du CNA Burkina

Pendant la période du Covid 19, nous avions d’abord fermé pendant un mois et demi entre mi-mars et fin avril. On a repris en mai en effectuant des activités dans la province de la Sissili dans le Centre – Ouest du Burkina, mais également dans les communes environnantes de Ouagadougou.

On a dû revoir la forme de nos activités, ainsi, on a fait des causeries éducations avec les groupes de leaders communautaires, faire de la sensibilisation porte à porte, réaliser des micros-trottoirs et organiser des projections débats dans des salles avec des 20 à 50 personnes. Il faut rappeler que ces activités se sont déroulées dans 30 villages et ont traité du mariage des enfants, de l’excision, des violences faites aux enfants et de l’enregistrement des naissances. Cependant, nous y avons ajouté le Covid. Ces activités sont organisées dans le cadre de notre partenariat avec l’UNICEF.

dans les communes environnantes de Ouagadougou, nous avons pu organiser des projections grand public dans le respect des gestes barrières. C’était déjà à la période où la tension avait un peu baissé.

Nos activités regroupent du monde et se veulent conviviales. Par conséquent les mesures prises pour éviter la propagation du Covid 19 ont intéressé nos activités au premier chef : couvre-feu, suspension des rassemblements de plus de cinquante (50) personnes etc. C’est pour cela d’ailleurs nous avions d’abord fermé. En reprenant les activités, c’était sous une nouvelle forme comme je l’ai dit précédemment. C’est vraiment une année compliqué car à peine a-t-on entamé l’année que la maladie s’est signalé et cela s’est poursuivi avec la saison pluvieuse. Donc il va seulement rester le dernier de l’année, tout en espérant que la situation va se normaliser pour permettre une reprise normale des activités.

D’abord, il faut qu’on apprenne à vivre avec le virus car ça encore duré à mon avis. Donc réadapter nos modes d’intervention comme on l’a déjà fait. Pour ce qui est des sensibilisations, on pourrait facilement s’adapter. Par contre on ne pourra pas diffuser des films pour le grand public. Mais il faut aussi une réflexion profonde car Covid et avant, la situation sanitaire nous a démontré notre précarité. Donc il faudrait mettre l’accent ou du moins s’ouvrir vers d’autres horizons comme dans la production d’émission radio télé et la réalisation de films documentaires. Ces activités pourront occuper le personnel et pourquoi ne pas constituer des sources de revenu pour les CNA.

Pour ce qui est de la diffusion du cinéma, pourquoi pas ne pas s’orienter vers l’exploitation d’au moins une salle fixe ? Quitte à évaluer et voir ce que cela donne.

Wend-Lassida OUEDRAOGO Président du CNA Burkina