A l’occasion du Fespaco 2017, les CNA Bénin, Cameroun, Burkina Faso, France, Niger, Mali, Sénégal et Togo se sont réunis à Ouagadougou pour célébrer le cinéma, pour la 7ème fois consécutive depuis 2005. Du 26 février au 03 mars, le CNA a installé son village au Maquis le festival à la Cité An III. De l’avis même des festivaliers, la programmation pour cette édition était riche et variée. Avec des rencontres, des débats, des projections de longs et courts métrages tout genre confondus. Le public a ainsi pu découvrir des films récents, inédits en Afrique, porteurs d’engagement.
Quartier lointains et Fespaco off
En ouverture le 26 février, quatre films du programme Quartiers lointains de Claire Diao, dont « Vers la Tendresse » d’Alice Diop, César du meilleur court-métrage. Mais aussi « Le retour » de Yohann Kouam, « Le sens du toucher » de Jean-Charles Mbotti Malolo, « Destino » de Zangro.
Une soirée « Fespaco off » a présenté des films de qualité qui auraient mérité d’être dans la sélection officielle du Fespaco. Notamment « Coup de balai sous le pont » de Nabaloum Boureima, « Vindicte » d’Ange Régis Hounkpatin, « Adama » de Simon Rouby, « Le crayon » d’Adjaratou Ouédraogo et « Walls » de Narcisse Wandji.
Le CNA a aussi organisé une projection en plein air au quartier Gounghin en présence de près de 1000 spectateurs, en partenariat avec Africalia, dont la traditionnelle conférence de presse au Fespaco s’est déroulée au Village CNA.
Soirée Nollywood
Les débats ont été riches en informations, avec des intervenants de qualité. La soirée Nollywood a ainsi réunie Serge Noukoué, directeur du festival Nollywood Week à Paris, Pierre Barrot, directeur du livre collectif « Nollywood : le phénomène vidéo au Nigéria » et Alexie Tcheuyap, universitaire et auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma en Afrique. Cette discussion a été suivie du documentaire « Jimmy goes to Nollywood » de Jimmy Jean-Louis.
Une carte blanche a été offerte à la Cinémathèque Afrique, et Véronique Joo’Aisenberg, sa directrice, a ainsi discuté avec le public du rôle et des missions de cette institution. Des films de son catalogue ont été projetés : une série de 6 court-métrages malgaches, panorama assez représentatif du travail de la jeune génération, et « Pim pim tche », le film burlesque de Jean Odoutan, par ailleurs directeur du festival Quintessence à Ouidah au Bénin.
Cinéma noir brésilien
Après une rencontre pour donner des clés pour l’installation d’un cinéma mobile, le CNA a bouclé sa semaine avec une fenêtre ouverte sur le cinéma noir brésilien. Un débat a permis aux acteurs de s’intéresser aux rapports entre cinémas noirs de la diaspora et cinémas du continent. Autour de la table, Janaina Oliveira, coordonnatrice du Forum itinérant du cinéma noir, Viviane Ferreira, réalisatrice et présidente de l’Association des professionnels de l’audiovisuel noir, Clément Tapsoba, directeur de la communication de la Fédération panafricaine des cinéastes.
Un hommage a été rendu à Zozimo Bulbul décédé en 2016. Il est le réalisateur du film « L’âme dans l’œil », premier film noir brésilien sorti en 1973. En plus de ce film-là, le public a pu découvrir d’autres courts-métrages noirs brésiliens : « Le temps des Orixas » d’Eliciana Nascimento, « Le jour de Jerusa » de Viviane Ferreira, « Bakyard » d’André Novais et « Kbela » de Yasmis Thayna.
A côté de toutes ces activités, le CNA a installé une exposition retraçant l’histoire et présentant le travail des unités mobiles de projection, et animé un stand au MICA. Le Cinéma Numérique Ambulant remercie son public, les médias et ses partenaires : Africalia, le Fespaco, l’Union européenne, l’Institut français, Quartiers lointains, Nollywood week, FICINE, RFI.